Série sur l’analyse de la structure des compétitions : Lacune 2 – le nombre de matchs et la durée de la saison

by footballcanada

Football Canada a récemment dévoilé une série de recommandations visant à améliorer les huit lacunes identifiées dans le cadre d’une analyse de la structure des compétitions de football au Canada. Les intervenants des milieux du football ont été invités à prendre connaissance des recommandations et à les commenter, et c’est là où nous en sommes rendus dans la démarche.

Nous nous sommes entretenus avec le coordonnateur technique de Football Canada, Aaron Geisler, un membre du comité de l’analyse de la structure des compétitions, pour en savoir plus sur les stratégies proposées. On vous présentera, au cours des prochaines semaines, ses réflexions sur chacune des huit lacunes. Aujourd’hui, on aborde la deuxième – le nombre de matchs et la durée de la saison.

Lire davantage sur la série : Lacune 1     Lacune 2     Lacunes 3 et 4       Lacunes 5 et 7      Lacunes 6 et 8

Le comité propose d’arrimer le nombre de matchs et la durée de la saison au plan de développement à long terme de l’athlète (DLTA).

« Une des choses qui nous inquiètent en ce moment est que certains de nos athlètes choisissent d’évoluer sur deux équipes de football avec contact en même temps au cours d’une même saison. C’est taxant pour les joueurs et ça favorise les blessures, notamment les blessures de surmenage. »

« Les joueurs ont besoin de repos pour récupérer entre les matchs. Les stratégies proposées visent à empêcher les joueurs d’évoluer sur deux équipes en même temps, tout en balisant la durée de la saison en fonction du stade de développement. »

« On veut s’assurer que nos joueurs restent en santé, mais aussi qu’ils aient un bon ratio entre matchs et entraînements. »

« Pour le développement des athlètes et du sport en général, il est essentiel que le nombre de séances d’entraînement entre les matchs soit suffisant et convienne à l’âge des athlètes. Les entraînements doivent être amusants et favoriser le développement des habiletés. On veut aider les entraîneurs à rendre les entraînements aussi amusants, sinon plus, que les matchs. »

La stratégie prévoit également de normaliser la durée de la saison selon l’âge, en augmentant la longueur et l’intensité au fur et à mesure que les joueurs passent aux niveaux supérieurs.

« Nous proposons d’augmenter graduellement le nombre de semaines par saison en tenant compte de l’âge de développement. Ce qu’on veut éviter, c’est de brûler les jeunes en leur faisant subir une saison de contact qui est plus longue que ce que leur corps peut tolérer – physiquement, mentalement et émotionnellement. »

On veut également que la hors-saison soit suffisamment longue. Le modèle proposé, à saison unique, est d’ailleurs calqué sur celui de nos voisins du sud.

« Aux États-Unis, il est rare qu’un joueur joue plusieurs saisons de football avec contact au cours d’une même année. Ils comprennent l’importance de la hors-saison, qu’ils consacrent à l’amélioration des joueurs, par exemple par la préparation physique, la pratique d’autres sports, le développement technique, les camps d’entraînement ou les ligues sans contact. »

« Si nous souhaitons que nos joueurs cessent de jouer sur plusieurs équipes avec contact, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils ne pourront pas faire partie d’équipes de football sans contact, comme le flag-football ou le touch-football, qui sont d’excellents moyens de rester en forme et de développer des habiletés comme les courses de tracés, la couverture défensive à un contre un et les lancers. »

La stratégie propose également de rendre obligatoire un écart d’au moins quatre jours civils entre les matchs au calendrier afin de permettre un temps de récupération et de préparation suffisant. On recommande d’ailleurs un écart d’au moins six journées complètes.

La dernière stratégie porte sur l’initiation au sport et la progression vers le football à 12 contre 12. On propose que les joueurs de moins de huit ans s’initient au sport par le football sans contact (flag ou touch) et qu’ils progressent d’abord par le football à 6 contre 6 ou 9 contre 9 avant de passer au football à 12 contre 12.

« On veut initier les enfants de moins de huit ans au sport par le football sans contact (flag et touch). À cet âge, les joueurs sont initiés aux fondements du jeu, à ses règles et aux habiletés de base comme la réception, le lancer et la course. Plutôt que de rendre le jeu plus complexe en introduisant le contact, si l’on se fie aux principes du DLTA, il vaut mieux limiter la compétition au football sans contact. »

Initialement, il faudra du temps pour convertir certains puristes à une version modifiée du football avec contact.

« On comprend qu’il s’agit d’un gros virage pour certains membres du milieu, qui ne croient pas au football avec contact à 6 contre 6, ou au football sans contact, mais du point de vue du développement, c’est dans l’intérêt du sport. De prime abord, les mérites ou la légitimité du 6 contre 6 comme sport ne sont peut-être pas évidents, mais lorsqu’on le regarde de plus près, on réalise qu’on y retrouve tous les éléments du 12 contre 12, à la différence que le terrain et l’alignement sont réduits, ce qui est d’ailleurs idéal pour le développement des habiletés. »

« En attaque, cinq des six joueurs, y compris le centre, ont la chance d’attraper le ballon. Cela leur permet de développer un plus grand répertoire d’habiletés alors qu’ils font leurs premiers pas dans le sport. En prime, comme il y a moins de joueurs sur le terrain, le 6 à 6 permet une plus grande interaction individuelle entre l’entraîneur et les joueurs. »

L’idée est que les jeunes joueurs développent les habiletés fondamentales dès le départ et qu’ils s’initient au football régulier lorsqu’ils sont suffisamment avancés dans leur développement.

« Cela dit, la vague d’athlètes qui découvrent le sport à l’école secondaire, elle, jouera directement au 12 contre 12. »

Ce modèle a connu beaucoup de succès dans plusieurs endroits du pays, notamment en Saskatchewan, en Alberta et dans plusieurs régions rurales partout au pays.

« La Saskatchewan est un bel exemple d’une région qui a adopté le football modifié pour mettre l’accent sur le développement des habiletés. On commence à voir un grand nombre d’athlètes émerger de cette population relativement restreinte. »

« Lorsque ces athlètes font la transition au 12 contre 12, ils peuvent directement appliquer les habiletés qu’ils ont développées : courses de tracés, passes, plaqués à champ ouvert, angles de poursuite, bloc à un contre un et couverture défensive de base. »

« Essentiellement, les futurs joueurs de ligne font de l’entraînement complémentaire pendant leur maturation et développent des habiletés fondamentales comme l’agilité, la vitesse du jeu de jambes et le jeu à un contre un. »

« Le football est un sport complexe. Il faut apprendre les différentes parties du jeu avant d’en maîtriser l’ensemble. L’adoption du football modifié à grande échelle est un excellent moyen de faire avancer le football au Canada. »

Nous voulons vous entendre

Pour consulter la liste complète des lacunes identifiées et des stratégies proposées et apprendre comment vous pouvez donner votre apport, cliquez ici.

Stratégies :

2-A. Obligatoire : Interdire de jouer deux saisons simultanément [2017].

Exceptions :

  • Tournois et jamboree des programmes d’excellence nationaux et provinciaux
  • Football avec contact et football sans contact

2-B. Temps de récupération insuffisant entre matchs.

i. Obligatoire : Il doit y avoir un minimum de quatre jours complets entre les matchs lors de l’élaboration d’un calendrier. [2017]

●   Les matchs qui sont repris (à cause de la température ou d’autres circonstances) peuvent être repris avec un minimum de deux jours complets avant et après les autres matchs. Par exemple, si une équipe a déjà jouée le lundi, le reprise peut avoir lieu au plus tôt le jeudi. [2017]

ii. Recommandé : Lors de l’élaboration d’un calendrier, il doit y avoir six jours ou plus entre les matchs.
2-C. Les joueurs jouent trop de matchs hors-saison

Obligatoire : Un joueur peut participer chaque année à un maximum de cinq matchs de football avec contact hors-saison, lesquels doivent être approuvés par les fédérations provinciales. [2019].

2-D. Nombre de semaines de football avec contact dans une année

Obligatoire : Fixer pour chaque catégorie d’âges un nombre annuel limite de semaines de football avec contact [2021-22].

2-E. Initiation appropriée au football avec contact

Obligatoire : Progression graduelle vers le football avec contact 12 contre 12 [2020].

2-F. Grosseur des alignements

Obligatoire : Chaque équipe doit compter un minimum de joueurs dans son alignement pour débuter une saison et participer à un match [2017].

Recommandation : Chaque équipe doit avoir un maximum de joueurs de son alignement, suit à quoi l’équipe devra songer à des alternatives.

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